QUE SAVONS NOUS SUR LA PASTÈQUE
Plante originaire d’Afrique tropicale, Citrullus Lanatus communément appelé pastèque est une plante annuelle de la famille des cucurbitacées comme le Concombre, le melon et la courge. Elle est cultivée pour son fruit dont la valeur nutritive est élevée. La durée du cycle de la pastèque est d’environ 3 à 4 mois.
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Le fruit est riche en eau, vitamines B1, B2, A, C, Biotine et en sels minéraux. Elle a également des vertus médicales. Sa saveur rafraîchissante et son goût sucré fait de la pastèque un fruit très prisé sur le marché.
La culture de la pastèque est très convoitée par les agriculteurs et par certains bailleurs de fonds pour investir dans cette spéculation en agriculture.
Comment réussir la culture de la pastèque ? La réponse à cette question ce trouve dans cette fiche technique que nous avons pu élaborer pour vous.
Conditions favorables à la culture de la pastèque
La pastèque est très exigeante en lumière et en chaleur. Elle est également très exigeante en éléments fertilisants surtout en potasse. Elle est peu exigeante en sols mais le terrain doit être bien composté et drainé de sorte que le sol soit toujours humide. Par contre, elle n’aime pas les températures trop fraîches aussi les altitudes supérieures à 1300 m ne lui conviennent pas beaucoup.
La plante contient 93% d’eau. C’est donc une plante qui aime l’eau mais les apports devront être contrôlés pour que la plante donne de gros fruits.

Conduite de la culture
1. La préparation du sol
Elle doit débuter peu de temps avant le début des premières pluies. En région forestière, la première campagne aura lieu entre février et mars et entre juillet et août pour la deuxième campagne. En région sahélienne elle se fera entre mai et avril.
Toutes les parcelles ne sont pas adaptées à la culture de la pastèque aussi est-il important de choisir son terrain avec soin. La pastèque n’aime pas les sols inondés, le terrain doit donc avoir une légère pente en saison de pluies. En saison sèche, les parcelles devront être proches d’un point d’eau.
La préparation du sol consiste à :
Abattre et défricher systématiquement tout le couvert végétal, car la pastèque n’aime pas l’ombre
Stocker les débris de végétaux facilement dégradables, ils serviront pour le paillage, le reste sera brûlé
Piqueter la parcelle en respectant des écartements de 2 m x 1 m, ce qui donnera environ 400 plants/1000m2.
Creuser un trou à l’emplacement de chaque piquet d’environ 60 cm de diamètre et 40 cm de profondeur
Séparer la terre de surface avec celle du fond
Mélanger ensuite la terre de surface avec de la terre noire et de la fumure de fond (fientes de poule, compost) à raison de 3 à 4 kg/poquet ;
Remplir ensuite chaque trou de ce mélange jusqu’à environ 2 cm du bord ;
Arroser chaque trou jusqu’à ce qu’il soit saturé d’eau.
2. Choix des variétés
Les critères de sélection d’une variété de pastèque se feront sur la base de la résistance aux maladies, la résistance au transport et une chair ferme en sucrée.
3. Semis
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Le semis peut se faire de manière directe ou après passage en pépinière.
Semis direct
Tremper la semence dans de l’eau pendant une nuit, cependant, le semis doit se faire immédiatement le lendemain sur terre humidifiée ;
Semer 3 à 4 graines dans chaque poquet en maintenant un écart de 10 cm entre elles et une profondeur de 2 cm. Il faut prévoir environ 70g de semences/1000m2.
Tasser légèrement le sol.
Semis en pépinière
Prévoir une ombrière à moitié couverte et un support élevé où seront placés les semis (ce qui permet d’éviter la contamination par les maladies du sol) ;
Mélanger la terre avec du fumier ;
Tracer des lignes de semis espacées de 15 cm et semer les graines espacées les unes des autres de 10 cm jusqu’à une profondeur de 3 cm ;
Arroser régulièrement
Dès la levée, appliquer un engrais salubre riche en phosphore afin de favoriser le développement des racines ;
Si nécessaire traité ;
Préparer le sol 10 jours avant le repiquage comme dans le cas du semis direct ;
Transplanter au stade de 2-3 feuilles, porter les plants avec une motte de terre pour les mettre dans les poquets préparés. Il faut choisir les plants les plus vigoureux ;
Planter 2 à 3 plants/poquet.
VOIR AUSSI : Fiche Technique pour réussir la culture du piment
4. Suivi de la culture
Arrosage
Il commence juste après la plantation. Il faut savoir que plus la plante grandit plus elle a besoin d’eau. L’arrosage doit être régulier, 1 à 2 fois/jour, le matin et/ou le soir. L’arrosage se fait autour de la plante. La quantité d’eau dépend du stade de la plante et des facteurs climatiques. Il faut apporter des quantités d’eau importantes pendant le grossissement des fruits et réduire au cours de la maturité (environ 15 jours avant la récolte) pour éviter l’éclatement du fruit et favoriser l’enrichissement en sucre. L’arrosage dépend également de la saison. Après 4 semaines en saison sèche, il faut plus d’un litre d’eau/plant et /jours.
Remarque : Il faut éviter les feuilles quand on arrose.
Démariage
2 à 4 semaines après le semis, il faut démarier les plants en ne laissant que deux plants par poquet, les plus robustes bien sûr. Laisser les plants grandir encore avant de procéder au démariage définitif. Il faut remplacer les plants maigres et les manquants dans les poquets vides en enlevant des plants dans les poquets qui ont mieux réussi ou en allant dans la pépinière.
Fertilisation
Il faut appliquer les fertilisants autour de la plante.
Remarque :
1 cuillère à café rase = 5g
1 cuillère à soupe rase= 10g
Le chlorure de potasse n’est pas obligatoire.
Période d’apport
Type d’engrais
Quantité / ha
Quantité /trou
Traitement phytosanitaire
Il faut protéger les plants avant qu’ils ne soient attaqués . Le premier traitement se fait le troisième jour après la levée après quoi on traite 1 fois au moins chaque mois. Pour chaque traitement, mélanger un insecticide et un fongicide dans un pulvérisateur de 15l d’eau.
A l’âge de 4 semaines, il faut au moins un pulvérisateur de 15l pour traiter une parcelle de 400 à 500 m2.
En cas de traitement en saison de pluies, ajouter dans le pulvérisateur deux cuillères à soupe bien pleine de fixant plus.
Il faut alterner les traitements afin d’éviter que les maladies ne développent des résistances.
Contrôler le précédent cultural est un moyen efficace de prévention des maladies. Il faut s’assurer avant la plantation que la dernière culture en place dans la parcelle n’était pas une Solanacée (piment, tomate, pommes de terre…)
Des méthodes culturales sont conseillées. Il faut :
Enlever les pieds malades ;
Pratiquer une rotation des cultures ;
Arroser au pied des plantes et non sur les feuilles.
Il est nécessaire d’arrêter les traitements au moins 7 jours avant la récolte du premier fruit afin d’éviter les intoxications.
Remarque : Si après un traitement une forte pluie tombe, il faut reprendre le traitement.
5. Entretien :
La Culture de la pastèque
Biner quelques jours après la levée des plants en retournant la terre pour un léger buttage. Biner également après chaque arrosage ou fertilisation.
Enlever régulièrement les mauvaises herbes à la main dans et aux alentours de la plantation. Exemples d’herbicides : Diuron, Round up
Pailler le sol en évitant autant que possible les poquets
Procéder à la paille 11 semaines après le semis. Elle n’est pas obligatoire mais si on veut avoir de gros elle doit être faite. Pour faire la taille, il faut pincer la branche à tailler au niveau de la 3e ou 4e feuille après le fruit.
6. Récolte de la pastèque
Récolter les pastèques au moins 30 jours après le stade de nouaison. La maturité de la pastèque est également visible par dessèchement du pédoncule, un jaunissement de la partie inférieure de la pastèque et par un son grave sous le choc.
La récolte se fait 1 fois par semaine et peut être étalée sur 1 mois. Il ne faut récolter que les fruits matures. Les rendements à l’hectare varient de 40 à 50 tonnes suivant les variétés.
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