Valorisation des épluchures de manioc : une solution innovante pour la conservation des grains
Aujourd’hui, nous souhaitons vous présenter une étude de cas passionnante menée par le Dr. Pauline Mounjouenpou. Elle est Dr de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) au Cameroun. Son travail novateur consiste à produire un biopesticide à partir des épluchures de manioc. Ensuite l’utiliser pour la conservation des grains, offrant ainsi une solution durable et écologique pour réduire les pertes post-récolte.
Les épluchures de manioc
Le manioc est un aliment de base essentiel au Cameroun, avec une consommation annuelle moyenne de 100 kg par habitant. Cependant, la transformation du manioc génère une quantité importante d’épluchures. Environ 600 000 tonnes par an, dont seule une infime partie est utilisée dans l’alimentation animale. Ces épluchures, lorsqu’abandonnées dans l’environnement, deviennent une source de pollution. Ainsi contribuent à la prolifération des microorganismes, entraînant des pertes post-récolte significatives.
Cependant, les recherches du Dr. Mounjouenpou ont révélé que les épluchures de la variété de manioc « 0110 », soumises à des conditions technologiques particulières, contiennent de la scopolétine, une molécule reconnue pour ses propriétés fongicides. En utilisant ces épluchures, elle a développé un biopesticide efficace contre plusieurs souches responsables des moisissures dans les denrées alimentaires.
Un biopesticide efficace contre les moisissures
L’étude in vitro de l’activité antifongique des extraits issus des épluchures de manioc « 0110 » a démontré un effet fongicide efficace contre des isolats de moisissures courantes telles que A. flavus, A. niger, Fusarium sp, Penicillium sp, et bien d’autres. Les résultats ont montré que ce biopesticide pouvait réduire les pertes post-récolte de plus de 70% pour les grains de maïs, jouant ainsi un rôle crucial dans la sécurité alimentaire du Cameroun.
Cette solution technologique innovante offre de nombreux avantages. Tout d’abord, elle permet de valoriser les épluchures de manioc, qui étaient auparavant considérées comme des déchets. En les transformant en biopesticide, nous évitons leur abandon dans l’environnement, réduisant ainsi la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, notamment le méthane. De plus, l’utilisation de ce biopesticide permet de limiter l’utilisation de pesticides chimiques, qui ont des effets néfastes sur la santé humaine, l’environnement et la biodiversité.
Valorisation des épluchures de manioc pour une agriculture durable
En adoptant cette solution, le Cameroun pourrait améliorer sa sécurité alimentaire en réduisant les pertes post-récolte de grains. Ici on peut citer le maïs et les arachides. Cela contribuerait à augmenter la disponibilité alimentaire et à améliorer la consommation énergétique en zone rurale, où l’insécurité alimentaire est un défi majeur.
Il est encourageant de voir des chercheurs tels que le Dr. Pauline Mounjouenpou travailler sur des solutions novatrices et durables. Ceci pour relever les défis de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Leurs efforts contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. En particulier en ce qui concerne l’élimination de la faim, la promotion d’une agriculture durable et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Nous espérons que cette étude de cas prometteuse suscite votre intérêt et votre soutien. Ensemble, nous pouvons explorer de nouvelles voies pour une agriculture plus durable et une meilleure conservation des denrées alimentaires.
Références:
- DR MOUNJOUENPOU Pauline, Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) – Cameroun
- Étude de cas : Production d’un biopesticide à partir des épluchures de manioc et sa valorisation dans la conservation des grains.
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